Pour recevoir des soins psychiatriques, on peut s’adresser à des structures publiques ou privées, aller dans un cabinet en ville ou à l’hôpital. Tour d’horizon pour savoir à quelle porte frapper.
Où se faire soigner en psychiatrie ?
Les enfants, les jeunes comme les adultes peuvent bénéficier de soins psychiatriques. Ces soins sont majoritairement proposés sous forme de consultations, dans des structures situées en ville, au plus près des lieux d’habitation. On peut aussi se faire soigner dans un hôpital ou dans une clinique. Nous avons le choix de nous adresser à une structure du secteur public ou du secteur privé, exactement comme pour les problèmes de santé physique. Cela dépend de ce qui existe près de chez nous, du délai d’attente pour y obtenir un rendez-vous, des recommandations que nous avons pu recevoir, ou encore de nos contraintes financières.
Voici quelques exemples de structures relevant du service public :
- les centres médico-psychologiques (CMP),
- les établissements publics spécialisés dans le champ de la santé mentale (EPSM),
- les centres hospitaliers généraux (CH) ou les centres hospitaliers universitaires (CHU), disposant de services de psychiatrie.
Quant au secteur privé, il rassemble :
- les professionnelles et professionnels exerçant notamment dans des cabinets libéraux (par exemple des psychiatres, des psychologues),
- les établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC), qui sont des hôpitaux privés ou des cliniques assurant des missions de service public,
- les cliniques psychiatriques (établissements privés de santé, à but lucratif).
La formation des professionnels est la même, que ceux-ci travaillent en secteur public ou en secteur privé. Néanmoins, dans le public comme dans le privé, il existe une grande diversité de courants de pensée. Les pratiques de soins varient beaucoup selon les personnes et d’une structure à l’autre.
Les structures publiques
Chaque citoyen relève de services publics de psychiatrie précis, en fonction de son lieu d’habitation. En effet, la carte de France est découpée en « secteurs » de psychiatrie. C’est le principe de la sectorisation psychiatrique.
En fonction de ses besoins, la personne pourra être accueillie dans des lieux de soins différents, à l’intérieur du “secteur” dont elle dépend.
Elle pourra ainsi fréquenter un CMP, le lieu central du soin, mais aussi un hôpital de jour, un centre d’accueil et de crise, un centre d’accueil thérapeutique à temps partiel, un foyer de postcure, un appartement thérapeutique, une consultation spécialisée ou une unité d’hospitalisation.
Cette organisation n’est pas simple à comprendre… D’autant que des exceptions viennent compliquer un peu plus la tâche pour la personne décidée à prendre soin de sa santé mentale.
Il existe en effet des lieux accessibles depuis plusieurs secteurs, dits « intersectoriels ». Il existe aussi des lieux accessibles depuis n’importe quel secteur, dits « non sectorisés ».
A noter : en dépit du principe de sectorisation, toute personne dispose du droit de s’adresser au praticien ou à l’équipe de santé mentale, publique ou privée, de son choix, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du secteur correspondant à son lieu de résidence. L’intérêt de cette démarche peut se discuter avec les équipes de soins concernées.
Dans le secteur public, le coût des soins est majoritairement pris en charge par la sécurité sociale. Les personnes qui ne sont pas couvertes par la sécurité sociale peuvent s’adresser à un service social pour demander une ouverture de droits, ou solliciter des aides spécifiques.
Le secteur privé
L’accès au secteur privé est libre. Il ne dépend pas du lieu d’habitation. On peut ainsi consulter des psychiatres, des pédopsychiatres (psychiatre pour enfants) et des psychologues dans leur cabinet ou dans des cliniques psychiatriques pour adultes (certaines accueillant aussi des jeunes).
Une hospitalisation en clinique privée est parfois envisagée. L’accès à ces établissements ne dépend pas du lieu d’habitation. Généralement, c’est la ou le médecin, généraliste ou psychiatre, qui propose à la personne de séjourner dans un établissement qu’il connaît. Il adresse alors un courrier à un confrère ou une consœur exerçant sur place.
Dans le secteur privé, les honoraires des professionnelles et professionnels, ainsi que les coûts de séjour en clinique sont variables. La sécurité sociale prend en charge les soins dans des proportions variables, les mutuelles apportant un complément, le cas échéant. Au moment de la prise d’un rendez-vous, il est conseillé de demander le montant des honoraires. On peut ensuite interroger sa caisse d’assurance maladie et sa mutuelle sur les prises en charge possibles.
La consultation d’un psychologue n’est pas prise en charge par l’Assurance maladie, sauf si ce suivi a été proposé à la personne par son ou sa généraliste dans le cadre du dispositif MonPsy. Celui-ci prévoit jusqu’à 8 séances avec un tarif fixe de 40 euros pour la première et 30 euros pour les suivantes. Ces frais sont remboursés pour 60 % par l’Assurance maladie et pour 40% par la mutuelle ou la complémentaire santé. Pour cela, le médecin traitant doit remplir et remettre à la personne un document appelé « courrier d’adressage ». Elle cherche ensuite un psychologue conventionné dans l’annuaire du site MonPsy et prend rendez-vous.
Et les plus jeunes ?
Lorsque des signes de mal être apparaissent chez un enfant ou un adolescent, il peut être utile d’en parler à un médecin, par exemple son médecin traitant ou son pédiatre. On peut aussi consulter directement un professionnel de la santé mentale (psychologue, psychiatre) dans une structure publique ou dans un cabinet.
Pour les enfants
Les enfants peuvent recevoir des soins psychiatriques auprès de professionnels spécialisés installés en ville (pédopsychiatres, psychologues, etc.) ou dans des services publics de pédopsychiatrie (de 0 à 16 ans) appelés également services infanto-juvéniles ou services de psychiatrie pour enfants.
L’équipe de pédopsychiatrie peut être amenée à prendre contact avec les différents professionnels qui participent au développement de l’enfant : équipe de la protection maternelle et infantile (PMI), médecins pédiatres ou généralistes, personnels enseignants, éducatrices et éducateurs, services sociaux, éventuellement services de la justice. Elle le fait avec l’autorisation des parents.
Pour les adolescents
A l’adolescence, certains jeunes peuvent rencontrer des difficultés comme la consommation de cannabis ou le décrochage scolaire. Ils peuvent ressentir un mal-être général, avoir des idées noires, se scarifier ou être concerné par un trouble psychique comme l’anorexie. Il existe des lieux spécifiques pour leur âge, publics ou privés, où les jeunes peuvent, s’ils le souhaitent, bénéficier d’accueil, d’écoute et de soins.
Les dispositifs de soins publics sont organisés de manière à accueillir séparément, d’une part les adultes et d’autre part, les enfants et les jeunes. Ainsi, les structures des secteurs infanto-juvéniles accueillent généralement les enfants jusqu’à 16 ans, même si cette limite d’âge est appliquée avec souplesse. Au-delà de 16 ans, les jeunes sont accueillis dans des structures dépendant de secteurs adultes.
Il existe également d’autres structures, publiques ou privées, dédiées aux jeunes. Elles ne sont pas toujours faciles à repérer. Citons par exemple : Maison des adolescents (MDA), Points accueil écoute jeunes (PAEJ), Bureaux d’aide psychologique universitaires (BAPU) pour les étudiantes et les étudiants.
Avec consentement ou sans, deux modes de soins
Les soins psychiatriques sont exercés, la plupart du temps, avec le consentement de la personne concernée, c’est-à-dire que la personne est d’accord et volontaire pour bénéficier de soins. Il s’agit des soins libres. Les soins libres sont la règle et peuvent être proposés dans les services publics de psychiatrie comme en secteur privé.
Parfois, une personne a besoin de soins mais ses troubles psychiques l’empêchent de consentir à ceux qui lui sont proposés. Ceux-ci peuvent alors être prodigués sans son accord. Ces soins sans consentement sont exceptionnels et sont encadrés par la loi, ainsi que soumis à des contrôles. Il peut s’agir d’hospitalisations ou de soins dits ambulatoires (c’est à dire dispensés sans que la personne ne soit hospitalisée), par exemple des soins à domicile, des consultations ou des activités thérapeutiques.
Les soins sans consentement sont exercés au sein de structures publiques. Sauf exception, les cliniques privées ne sont pas autorisées à pratiquer des hospitalisations sans consentement.