Les urgences psychiatriques

Les enfants, les jeunes comme les adultes peuvent se trouver dans une détresse psychique intense, nécessitant de l’aide rapidement.

Ma situation relève-t-elle d’une urgence psychiatrique ?​

Les comportements alarmants

Vous pouvez observer des comportements alarmants chez vous-même, chez une personne de votre entourage ou quelqu’un à votre travail. Voici plusieurs situations qui doivent vous faire penser à une urgence psychiatrique :

  • Un état d’abattement extrême pouvant se traduire de manières très différentes, par exemple ne plus s’alimenter, rester prostré, s’isoler, abandonner ses activités habituelles
  • Une violence envers soi-même telle qu’une tentative de suicide ou une automutilation, une violence envers autrui, par exemple des agressions, une violence envers les objets ou les meubles autour de soi
  • Un délire, des hallucinations (c’est à dire entendre des voix ou voir des choses que d’autres personnes ne perçoivent pas), un état d’agitation
  • Une angoisse ou une souffrance psychique extrêmes, un état dépressif intense
  • Des comportements ou des propos bizarres, inexplicables, un changement de façon d’être ou de caractère, en résumé toute rupture avec le fonctionnement connu de la personne.

D’autres éléments à considérer

En plus de l’état de la personne elle-même, d’autres éléments doivent être pris en compte. Pour vous aider à réfléchir, voici plusieurs questions que vous pouvez vous poser. 

  • La personne concernée par la situation d’urgence se met-elle en danger ou met-elle son entourage en danger ?
  • La personne refuse-t-elle l’aide proposée spontanément ?
  • L’entourage (c’est à dire la famille, les amis, les collègues ou les éducateurs) juge-t-il impossible d’attendre un rendez-vous déjà programmé ou qui pourrait être pris auprès d’un professionnel de la santé mentale ? 
  • La personne est-elle isolée, sans interlocuteur médical auprès de qui prendre conseil ?

Ce que dit la Loi

Le législateur estime que dans le doute, il vaut mieux courir le risque de demander les secours pour rien, plutôt que ne pas secourir une personne qui en aurait besoin. 

En effet, l’urgence en psychiatrie est définie par la Loi. Il s’agit “d’une demande dont la réponse ne peut être différée”, indique la circulaire du 30 juillet 1992. “Il y a urgence à partir du moment où quelqu’un se pose la question [de pouvoir différer ou non], qu’il s’agisse du patient lui-même, de l’entourage ou du médecin”.

“L’urgence nécessite une réponse rapide et adéquate de l’équipe soignante, afin d’atténuer le caractère aigu de la souffrance psychique”, indique encore la circulaire.

Qui contacter en cas d’urgence psychiatrique ? 

Face à une urgence psychiatrique, on peut se sentir désemparé. Néanmoins, il est important d’adapter son propos et son comportement pour déclencher les réponses adéquates de la part des services sollicités.

Il est essentiel de leur donner calmement le plus possible d’informations précises, permettant de faire comprendre l’urgence de la situation.

 

Les numéros à composer en cas d’urgence

Si la personne refuse toute aide et que la situation s’aggrave, composez les numéros d’urgence.

 

SAMU 15

Le SAMU doit toujours être contacté en cas de doute. Il pourra soit déclencher les secours, soit vous indiquer la structure vers laquelle vous tourner.

 POMPIERS 18
 POLICE 17

Si la personne en détresse n’a aucun suivi psychiatrique en cours

  • Contactez par téléphone ou déplacez-vous au service d’accueil des urgences (SAU) de l’hôpital le plus proche du domicile de la personne. Ces services sont implantés dans les hôpitaux généraux, c’est à dire les Centres hospitaliers (CH) ou les Centres hospitaliers universitaires (CHU). Les SAU prennent en charge toutes les urgences, aussi bien physiques que psychiatriques.
  • Vous pouvez aussi vérifier s’il existe sur le territoire dont vous dépendez un Centre d’accueil et de crise (CAC) ou un Centre d’accueil permanent (CAP). Dans ce cas, contactez par téléphone ou déplacez-vous jusqu’au centre le plus proche de votre domicile. Les CAC et CAP accueillent, soignent, assurent des suivis rapprochés et, dans certains cas, hospitalisent pour une durée brève des personnes en état de crise. Les CAC et CAP sont des lieux de soins publics.

Si la personne est suivie en psychiatrie

Quand la personne est suivie dans une structure psychiatrique, par exemple dans un centre médico-psychologique (CMP), appelez ce service en premier. L’équipe professionnelle saura vous indiquer la marche à suivre. 

Si la personne est suivie par un généraliste

Vous pouvez prendre contact avec le ou la médecin généraliste qui suit la personne. Il ou elle est une aide essentielle pour la prise en charge.

Quelle conduite tenir en attendant les secours ?

  • Installez-vous (ou installez la personne en détresse) dans un endroit où vous vous sentez en sécurité, gardez un téléphone à portée de la main
  • Créez le calme autour de vous ou autour de la personne en détresse, parlez doucement, ne cédez pas à la panique
  • Limitez le nombre de personnes présentes et si besoin, enlevez les objets dangereux 
  • Observez le comportement de la personne en détresse, de manière à pouvoir le décrire au mieux aux intervenants à leur arrivée.