Le travail et l'accouchement prématurés

La grossesse dure généralement de 37 à 42 semaines. On parle de travail prématuré ou avant terme lorsque le bébé naît trop tôt, soit entre 20 et 37 semaines.

Les bébés qui naissent prématurément risquent davantage d’avoir des problèmes de santé et peuvent être très malades. Lorsqu’un bébé naît avant la 37e semaine de grossesse, son corps est formé, mais ses organes ne sont pas complètement matures, particulièrement ses poumons. Ces bébés prématurés ont besoin de soins spécialisés et doivent souvent séjourner à l’hôpital pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Qu’est-ce qui augmente le risque de travail prématuré?

L’accouchement prématuré est l’une des complications les plus fréquentes de la grossesse. Dans environ la moitié des cas, la cause demeure inconnue.

Cependant, certains facteurs sont connus pour augmenter le risque que l’accouchement se déclenche trop tôt :

  • une fausse couche ou un accouchement prématuré lors d’une grossesse précédente;
  • de mauvaises habitudes de vie (tabac, drogues, alcool, stress, mauvaise alimentation);
  • des conditions de travail difficiles (longues heures, debout, à des températures extrêmes, de façon intense);
  • l’âge (moins de 18 ans ou plus de 35 ans);
  • la violence physique ou psychologique;
  • certaines conditions touchant l’utérus et causant la dilatation prématurée du col ou l’empêchant de demeurer fermé;
  • une infection dentaire, urinaire, vaginale ou utérine;
  • un faible poids chez la mère avant la grossesse ou un gain de poids insuffisant durant la grossesse;
  • le placenta qui s’implante et se développe sur le col de l’utérus (placenta praevia);
  • une grossesse multiple;
  • la rupture prématurée des membranes du sac amniotique ou la fuite de liquide amniotique avant que le bébé ne soit à terme;
  • des problèmes de santé chez la mère (hypertension, diabète);
  • des anomalies chez le fœtus.

Quels sont les signes du travail prématuré?

Certains signes peuvent indiquer que le travail est sur le point de commencer :

  • Contractions toutes les 10 minutes ou moins. Elles peuvent être ressenties sous forme de crampes menstruelles ou comme un serrement au niveau de l’abdomen (utérus).
  • Liquide s’écoulant du vagin.
  • Liquide malodorant s’écoulant du vagin accompagné de démangeaisons.
  • Augmentation des pertes vaginales et changements dans leur apparence (muqueuses, liquides, sanguines).
  • Sensation de pression dans le bassin ou le vagin, comme si le bébé poussait vers le bas.
  • Douleurs abdominales ininterrompues (avec ou sans diarrhée).
  • Douleurs sourdes (douleurs internes qui ne sont pas fortes) et inconfortables dans le bas du dos qui apparaissent et disparaissent.
  • Besoin pressant ou fréquent d’uriner.

Comment peut-on arrêter le travail prématuré?

Si vous ressentez l’un des signes de travail prématuré mentionnés dans la section précédente, contactez la maternité de votre hôpital ou votre sage-femme. Le personnel soignant pourra vous guider et déterminer si une évaluation sur place est nécessaire.

Certaines interventions peuvent être tentées pour retarder ou arrêter le travail prématuré et ainsi réduire le risque d’une naissance avant terme.

  • Cerclage du col de l’utérus : Il s’agit de la fermeture chirurgicale temporaire du col. Pour déterminer si cette procédure est nécessaire, l’équipe médicale réalisera plusieurs échographies lui permettant d’évaluer la longueur du col.
  • Traitement avec antibiotiques : Si des échantillons d’urine, des prélèvements du col utérin ou des échantillons vaginaux révèlent la présence d’infections, celles-ci pourront alors être traitées.
  • Médicaments permettant de ralentir ou d’arrêter la progression du travail.

Si ces interventions fonctionnent, votre médecin pourrait vous conseiller de diminuer vos heures de travail et d’éviter les déplacements. Il pourrait aussi suggérer de réduire vos rapports sexuels. En effet, la stimulation des mamelons ou de la région génitale peut provoquer la libération d’ocytocine, une hormone qui provoque des contractions. De plus, les prostaglandines contenues dans le sperme peuvent entraîner la maturation du col de l’utérus et donc favoriser le travail prématuré.

Par ailleurs, s’il est impossible de stopper le travail, des stéroïdes peuvent être donnés pour accélérer la maturation des poumons du bébé.

Que puis-je faire pour diminuer le risque de travail prématuré?

Même s’il est impossible de prévenir toutes les naissances prématurées, il existe tout de même certaines choses que vous pouvez faire pour réduire les risques de travail avant terme :

  • Commencez votre suivi de grossesse le plus tôt possible.
  • Assistez à des cours prénataux tôt pendant votre grossesse.
  • Essayez d’arrêter de fumer ou de fumer moins. Demandez aux gens qui vous entourent de ne pas fumer lorsqu’ils sont près de vous.
  • Mangez des aliments santé et maintenez une prise de poids adéquate.
  • Prenez le temps de vous reposer tous les jours.
  • Trouvez des façons de gérer le stress dans votre vie. Parlez-en avec le professionnel de la santé qui suit votre grossesse.
  • Consultez rapidement votre professionnel de la santé si vous avez des douleurs en urinant ou si un liquide malodorant s’écoule de votre vagin et qu’il est accompagné de démangeaisons.
  • Faites traiter vos infections dentaires et urinaires.
  • Apprenez à reconnaître les signes de travail prématuré et sachez comment réagir si vous les ressentez. Dites-le aussi à votre partenaire.
  • Soyez au courant des changements que subit votre corps durant la grossesse. Parlez à votre professionnel de la santé de tout ce qui ne va pas.

À retenir

  • Il est important de connaître les signes du travail prématuré.
  • Si votre travail semble être sur le point de se déclencher, il faut vous présenter le plus rapidement possible au centre où l’accouchement est prévu.
  • Opter pour un mode de vie sain diminue les chances d’avoir un travail prématuré.